A Vraux sur le canal Latéral à la Marne, la voie changeait de berge

21-11-16

Les témoignages de deux vrautiers m'ont permis de corriger et d'augmenter la page. Merci à Denis Rigollet et Gaston Cretté.

Pour revenir, cliquez sur l'image

Changement de berge avec retournement des tracteurs

Les indications numérotées en bleu sont les points de prise de vue.

Un tracteur venant de Châlons, porte coté opposé au canal, passait sur le pont, s'arrêtait devant la maison éclusière. Après manoeuvre de l'aiguillage, il repartait en direction de Condé, la porte toujours coté opposé au canal. Je vous laisse le soin de rédiger le texte concernant le trajet inverse.

Nota : Bien qu'étant allé souvent à cet endroit, je n'en ai pas de souvenir visuel. Ce dont je me souviens comme d'une constante, c'est de la présence d'un café de la Marine à toutes les écluses ou presque. C'étaient aussi des épiceries indispensables aux mariniers. Ici il était à 100 m sur la route allant vers le bourg de Vraux.

Cette route relie Vraux au village voisin d'Aulnay/Marne et n'est revêtue qu'un peu au-delà de l'écluse. Elle traverse les pairies inondable du lit majeur de la Marne, sert à la desserte agricole et pour aller à la pêche. On comprend que la circulation y est faible.

Pour tractionner les montants, les conducteurs de tracteurs devaient haler jusqu'en haut de la rampe et s'arrêter avant de traverser la route. Là il fallait décrocher, traverser haut le pied et raccrocher sur l'autre berge. Laisser le tirage au marinier ou le passer à la main sur le pont.
Pour les avalants il fallait arrêter le tracteur au pied de la rampe coté Marne, décrocher et passer le tirage dans une poulie de renvoi placée au bout du bajoyer près de la porte aval. Ensuite le tracteur reculait pour faire entre le bateau dans le sas.

Vers 1946, un conducteur, Maurice Martin, en trainant la corde de tirage sur le bord du terre plein a pris celui-ci dans une cornière dépassant de la maçonnerie où elle s'est coincée. surpris, il a été déséquilibré et est tombé à l'eau où il s'est noyé.

Un jour de 1965 les travailleurs du canal faisaient des heures supplementaires en travaillant très tôt le matin. A 5 heures un bateau se présentait avalant. Au lieu de faire la manoeuvre décrite plus haut, probablement persuadé quà cette heure il ne viendrait personne sur la route, le conducteur a préféré continuer sans décrocher, s'arrêter au bout de la voie après être passé sur le pont, changer son tirage de crochet et traverser la route en gardant le câble de tirage au-dessus du pont. En faisant cela il gagnait beaucoup de temps, en faisait gagner au marinier et avait le temps de repasser le tirage sous le pont pendant la bassinée. Au moment où il commençait à descendre la rampe vers Condé, le câble était à un mètre au-dessus de la route. Un gars de Vraux qui allait à le pêche est arrivé en cyclomoteur et n'a pas vu le câble. Il l'a pris en travers de la gorge et en est mort. Probablement que le pauvre gars n'a jamais su ce qui lui arrivait. Je ne connais pas les suites pour le conducteur du tracteur.


vue 2


vue 3

Ici, le lieu précis de l'accident mortel.
Les rails (et les traverses enfouies) sont restées sur le pont. Les deux photos montrent le même tronçon. Les ferroviphiles auront remarqué les contre-rails, utiles à la courbe serrée et indispensables au passage à niveau. On aperçoit le bout du mur en aile d'entrée du pont. La route est celle qui se dirige vers le haut du dessin et le village de Vraux. On devine sous le bitume, en travers de la chaussée, le départ de la voie vers Condé.


vue 4

A coté de la maison éclusière, l'extrémité de l'un des rails qu'on devine, dans l'herbe, sur la photo de gauche.

L'aiguillage a totalement disparu.


vue 5

Le départ le long du canal vers Condé. Photo vers l'aval. La voie est toujours là et les rails visibles dans l'herbe.
Le garage à tracteur était après le panneau. Les arbres ont eu le temps de pousser sur son emprise.

 

Les vestiges tels que ceux-ci sont rares. Au premier chantier de réfection totale de la chaussée ils seront ferraillés, mais ce n'est peut-être pas pour l'année prochaine.

Photos Christophe H.