Ecluse de Châlons en janvier 1937. Reconstruction du pont pour permettre le passage de la voie CGTVN en dessous.

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màj 15-07-17

Entre 1932 et 1937 la voie est posée mais s'imterrompt à l'écluse

Dès 1932, la CGTVN a commencé à poser les voies le long du canal latéral à la Marne. Ici, les travaux de reconstruction du pont de Châlons n'ont pas encore commencé mais la voie est posée et il semble que la ligne électrique ne le soit pas encore. Il n’y a pas de traces du garage et de la sous-station. À vue d'œil il y a un élagage sérieux à donner aux marronniers (ça ne se voit pas sur la photo mais je garantis) qui bordent le canal jusqu'à la passerelle qu'on voit en fond. Le bateau dans l'écluse est un automoteur immatriculé P10840F, Devise et origine : OURSON EC Velaines.

Sur la photo du dessous, de 1937, les travaux sont bien avancés

Reconstruction du pont en 1937

Travaux concomitants à un complément d'installation de la CGTVN à Châlons. La tranchée de descente de la voie n'est pas encore complétement creusée. Le photographe est monté au-dessus d'un mur dont on ne voit que le couronnement. C'est à cet emplacement précis qu'était la sous-station de la CGTVN. Pour que ce soit un bâtiment, il faudrait un toit. Il peut être en construction et la toiture prévue une dalle en terrasse. Après la guerre c'était une couverture en tuiles, mais le pont, ici en chantier, a été détruit, ou fortement endommagé, voir photo suivante de la page 4, ce qui a pu occasionner des modifications de toiture (au moins) lors de réparations. La maison éclusière dont on voit le pignon sur cette photo a été reconstruite sur l'autre berge.
Le chantier en est à ses débuts car l'arche en pierre n'est pas encore démolie. On reste pensif devant les sujétions de maintient de la navigation et de la circulation routière, le pont supportant, la route nationale 3, une ligne de tramway électriques et le CBR à vapeur. Il est le seul franchissement du canal et sa coupure sépare la ville en deux. La gare serait isolée du centre ville.
L'existence de tramways électriques peut avoir rendu la sous-station CGTVN inutile tant qu'ils existaient. Après la guerre, ils n'y en avait plus, la CGTVN obligée de subvenir à ses besoins en électricité. La sous-station étant du coté de la maison éclusière, il est possible qu'une extension faite après 1940 ait pris sa place, le bâtiment ici en construction n'étant que le garage/atelier.

Pour flatter les ferrovipathes et faire enrager les fluviopathes, je fais remarquer, la présence un peu partout de voies étroites de chantier, pas toutes au même écartement, comme sur tous les chantiers de travaux publics à cette époque (et avant). Sans l'invention de la voie ferrée comment aurait-on pu construire les voies navigables ?

Détail montrant l'existence d'une voie en aval

Détail de la photo précédente. Une voie était déja installée avant les travaux. Elle faisait le tour d'un large, vestige de l'ancien lit de la Marne, et ne pouvait pas passer sous le pont. Aucune trace de son existence de l'autre coté n'est visible, mais elle pouvait recommencer hors champ. Identifier l'engin qui semble être dessus dans la courbe, devant le poteau béton, dépasse mes possibilités. Après la guerre, le large était remblayé et la voie allait tout droit en passant sur le ponceau. L'eau qui passe dessous est celle de la rigole d'alimentation longeant la sous-station CGTVN en souterrain. (voir la page alimentation électrique)

NB : A cette époque la CGTVN était partie à la conquète de l'est au rythme moyen de 30 km [7 lieues(1)] d'exploitation nouvelle par mois (G. Weil, 32 ans de traction mécanique). Rien d'étonnant, qu'à un moment précis, on trouve une voie en service en direction de l'ouest (sens de la vue) et peut-être rien vers l'est (dans la dos du photographe). Le Latil assurant les liaisons dans les trous temporaires qui ne pouvaient manquer d'apparaitre dans l'avancée.

Détail montrant les dispositions temporaires

Autre détail au pied des grands arbres en haut, au centre de la photo.

C'est le chemin de halage rive droite, encore en vigueur jusqu'à cette époque. Une courbe de chevaux y est tout naturellement(2), mais ce qui intéresse c'est le tracteur Latil à 4 roues directrices et motrices dont la barre circulaire porte crochet est nettement visible sous le siège.
En cas de travaux interrompant la voie, la CGTVN mettait un tel tracteur en service temporaire pour assurer la continuité de la traction mécanique. Mais comme, la voie n'avait pas encore été continue avant ces travaux, il pouvait être là depuis le début, c'est à dire 4 ou 5 ans, pas plus.

 

Trois gamins curieux

Encore un détail. La manivelle de la porte aval montre que celle-ci n'était pas électrifiée en 1936. En 1940, elle l'était (voir les restes de la protection du moteur sur la photo de mai 40).
Et dernière chose. Le marinier a du obliger ses 3 petits enfants à rester dans la cabine pendant le passage du chantier. Malgré le froid, il sont curieux de mettre le nez dehors. J'aime les gosses curieux.

notes

1 - Lieue : La lieue est une mesure floue, mais surtout par 7.
2 - Chevaux : Cette situation montre que sur cette section où, à cette époque, le monopole était réputé de fait, sans être de droit, la choses ne se sont pas faites si facilement. Le canal latéral comportait entre Vitry et Condé, deux chemins de halage, l'ancien (rive droite à Châlons) où les chevaux pouvaient, continuer à circuler, et la voie ferrée coté opposé. Les croisements et trématages pouvaient se dérouler au mieux. dans les années 50 les deux existaient encore mais la CGTVN avait le monopole. Aujourd'hui, l'ancien chemin, rive nord, conservé, a été transformé en piste cyclable.