Premiers tracteurs électriques sur pneus fabriqués par la CGTVN en 1930

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màj : 26/10/2012

Fière sortie d'usine

Documents Guillaume Kiffer
son frère vu de profil

La machine est équipée de deux volants sur une colonne centrale et de sièges de part et d'autre. Cette disposition sera abandonnée par la suite comme le montre le reste de la page 9. Le moteur électrique est placé en bout de chassis et le capot donne l'impression d'un (petit) moteur thermique si ce n'était l'abscence d'aérations sur les cotés (on ne voit pas la face avant). Remarquer, au-dessus de l'inscription "LE", la manette du contrôleur de marche à manneton en bois. Sur la petite photo ci-contre le conducteur a la main dessus.
Les crochets de traction avant et arrières sont sur galets guidés par des barres courbés autour du centre de gravité de la machine afin d'éviter une mise en travers lors du travail. A l'arrière, un gros lest équilibre le moteur. Il semble constitué d'un coffrage métallique circulaire rempli de béton. Ça sent la pré-série.
Au dessus du tracteur on ne voit qu'un seul trolley. Cela n'est pas suffisant pour faire fonctionner un moteur électrique. On voit, entre le volant arrière et le toit deux câbles de descente. Il y a bien deux fils sur la ligne aérienne, mais l'un est le feeder au même potentiel. (Sur d'autres photos, prises au même endroit, même moment, non publiées ici, on peut examiner les détails de la ligne. Le trolley y est posé sur le feeder, le gros fil, où il ne pourrait pas passer le support suivant.) C'est normal puisqu'à cet endroit le canal est équipé de la traction sur rail (visible sur la petite photo de la page 9). On n'est pas dans le cas de la double installation de la photo précédente à la page 9. Cela ressemble a des photos posées et à une mise en scène de présentation.
Sur le trolley, à un seul galet, tout en haut, un petit crochet sert à le ranger quand il est hors service, en l'accrochant probablement sur le coté du tracteur, celui qu'on ne voit pas bien sûr.

La CGTVN au travail

En action à Wasquehal sur le canal de Roubaix. A voir les promeneurs, pourquoi pas un dimanche après-midi.
Les poteaux et les potences de la ligne électrique sont visibles. Sur l'original les deux fils apparaissent dans le coin en haut à gauche, les trolleys sont fondus dans le décor.
Photo Leleu, "La France au travail - Les transports". Librairie Armand Colin, 1934
(Doc G. Kiffer)

Electrique sur pneus de 1930
Electrique sur pneus de 1930

En 1963 à Paris sur le canal St Denis, à proximité des abattoirs de La Villette, ce type de matériel était toujours en service. (Photos JHM)

usine électrique de Douai

Dernier point concernant le bâtiment. Il est imposant, et on remarque que l'enseigne plaquée sur la façade, fait pièce rapportée. On devine qu'elle masque une autre plus ancienne inscrite dans la maçonnerie. On se demande à quoi sert une cheminée aussi monumentale. La CGTVN n'a que 4 ans et le bâtiment est plus ancien. Une date est inscrite sur le pignon à gauche : 1899.Sur la photo à gauche le panneau rapporté sur le fronton n'existe pas. Elle montre un cheval électrique en service sur le chemin de halage à gauche, qui explique tout. (Cliquez sur la photo de gauche et parcourez le diaporama) (Merci Patrick Lafontaine)

Il s'agit de l'ancienne usine électrique des chevaux électriques Denèfle (voir page 17) qui était vraisemblablement l'atelier de construction de ces machines et qui a continué à être utilisée par la CGTVN aux mêmes fins, mais l'usine de production d'électricité est devenue sous-station.
Le bâtiment existe toujours en 2012, (Photos Serge Deleplace) proprièté de l'Etat à la disparition de la CGTVN, il n'a pas été utilisé par VNF (ou ne l'était plus) qui l'a vendu à la ville de Douai. Mais pour quoi faire ? Un projet de réutilisation sans rapport avec la navigation serait sur les rails.

Ceux de la CGTVN ont disparu sur le chemin de halage.

(Cliquez sur la photo de droite pour voir quand il y en avait) Mais il en reste des vestiges à l'intérieur. On souhaite que le projet aboutisse avant qu'il soit trop tard compte tenu de l'état de vétusté avancé qui évolue suffisament rapidement pour inquièter les défenseurs du patrimoine historique.