Un Applevage sans cabine à Foug

Màj : 07/02/2017

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Stock de tracteurs à Foug en 1980
Document Guillaume Kiffer

Grâce à de nouvelles photos, l'inspecteur Papidema a pu avancer dans son enquête

Cette ligne de tracteurs a été remarquée par la revue "Voie Etroite" dans son numéro 60 d'octobre-novembre 1980. La CGTVN n'existait plus. Certains tracteurs restent pourtant marqués à son chiffre, on peut supposer qu'il ne sont pas encore repassés à l'atelier pour peinture. les autres sont marqués ONN, correspondant à leur propriétaire exploitant de l'époque. Ce sont les mêmes que sur la photo de Bertram Janowski, peut-être dans un ordre différent, peut-être tous repeints. Il y en a un de plus. Comme on ne connait pas les dates relatives des deux photos on ne peut en tirer aucune conclusion, mais il y a présomption que la photo couleur soit plus récente.
Celui du bout, sans cabine est toujours là. On ne sait pas à quoi il sert, mais probablement pas à la traction des bateaux avec un conducteur non protégé du coup de fouet d'une rupture de tirage toujours possible. Ce peut être un engin de service pour l'entretien de la voûte, tant qu'on dispose de courant pour le trolley. Mais une machine avec cabine ferait l'affaire. Et pourquoi a t'on enlévé la cabine de celui-là ?

A moins que...

Ce peut être aussi une machine accouplée en permanence, mécaniquement et électriquement, à une autre pour former une unité multiple. La cabine n'est plus nécessaire puisqu'on économise un poste de travail (déjà) et elle est même néfaste en gênant la visibilité depuis l'unique poste de conduite. Mais ce n'était pas encore l'heure de la RGPP et ça reste un cas unique. Soyons sérieux et continuons l'enquête.

Stock de tracteurs à Foug en 1980

Autre photo (Craponne, ainsi que les suivantes) de la même ligne de tracteur en juillet 1981. On constate que les jantes sont rouillées, le rails rouillés avec des taches qui auraient dû être effacées si une circulation était récente. Ils ont plutôt l'air d'attendre le ferrailleur, mais on sait qu'un certain nombre sont encore exposés dans la région et même au-delà.
Le sans cabine est au premier plan. En fond de décor, l'écluse 14.
Rappel pour la compréhension des cogitations suivantes : La cabine est à l'arrière et le moteur à l'avant.

Sans cabine'

Voici ce tracteur "unique" sous un autre angle. Il est dépourvu de freins. (Il reste deux ferrures qui les ont supportés.) Ils seraient inutiles sans un homme pour tourner le volant situé dans la cabine. On les a suprimés puisqu'il n'y a pas d'homme sur cette machine. Quant à les commander depuis le tracteur accouplé ce serait bien compliqué pour l'intérêt que ça présente.
La porte du moteur est bien apparente en bout de caisse, ce qui révèle que c'est l'avant, lequel est face à l'avant du tracteur accouplé, le 574.

Porte ou ombre

S'il y avait une cabine la porte d'accès se trouverait du coté opposé au canal. On voit bien, sur le dessus, une tôle qui couvre la partie inférieure de cette cabine. La plaque de tôle est rouillée alors que les deux trappes donnant accès à la transmission et au dessus du moteur sont bien peintes. La partie qu'on voit ne va pas jusqu'au flanc de la caisse. Sur les Applevage, la cabine s'allonge vers l'avant à droite de la porte en entrant. La coupe horizontale de l'espace cabine est en forme de L et le coin qu'on ne voit pas doit aller jusqu'au flanc de la machine.
La photo ne montre pas la partie où devrait se trouver la plaque de tôle verticale qui bouche ce qu'il reste de l'ouverture. Est-ce cela qu'on voit sous forme d'une zone sombre verticale tout au bout de la caisse sur l'extrait d'une autre photo ci-contre ?
Sur les tracteurs "entiers" c'est la cabine qui porte la barre porte crochet arrière, en gros fer rond. On a gardé les coins inférieurs de la cabine disparue pour conserver la barre. Par contre celle de l'avant a disparu.

accouplement

Sur le 574 accouplé, bien que les goussets supports aient été conservés, elle a disparu aussi, ce qu'on peut voir sur la grande photo précédente. Une barre d'accouplement, peinte en vert, articulée sur une chape boulonnée à chaque tracteur (ajoutée par dessus le numéro) les relie de façon rigide. (décrochée sur la photo ci-contre) Les crochets du bas de caisse, s'ils existent encore ont été délaissés puisqu'il ne permettraient qu'un attelage par élingue, avec un jeu non souhaitable. On a donc un ensemble, articulé pour passer les courbes, et rigide dans le sens longitudinal. Il y a un crochet de traction à chaque extrémité de l'ensemble, les crochets médians étant inutiles.
Une liaison électrique, le tracteur sans cabine étant dépourvu de trolley, est nécessaire ne serait-ce que pour la commande. Le tube semi rigide gris qu'on voit sur la photo est le fourreau des câbles souples. La sortie du câble disparu est bien visible sur le 574 au centre d'un cercle gris. C'est très probablement la raison de l'attelage tête bèche pour que le moteur du sans cabine soit plus près de la liaison en évitant un câblage intérieur supplémentaire. Il y a peut-être un montage électrique, mettant les deux moteurs en parallèle, permettant de ne conduire le tout qu'avec un seul contrôleur. Cela imposerait que les machines, et les moteurs, soient identiques. Il s'agit peut-être de la récupération de deux tracteurs de 7 kW, pour faire un ensemble de 14 kW. Ayant 8 roues et un poids propre quasiment doublé. Il aurait eu une meilleure adhérence qu'une machine de 17 kW.

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